Paul Morand (Hiver)D'est ou d'ouest, le feu qui ne réchauffe pas ne cessait jamais; il lançait furieusement ses givres à droite ou à gauche, et si l'accès de larmes revenait un instant, c'était un jour sans fin inexplicable: tordus, terrassés, les tigres de banquise n'en pouvaient plus; les pique-ours arctiques s'en détachaient comme des pétales de dévastation des champs de neige; les carcasses d'aigles elles-mêmes étaient emportées, plus légères qu'un frimas, leurs grandes villas dévastées pendantes; les tables vides, lancées par un légionnaire perdu invisible, s'immobilisaient en l'air, ailes fermées, riant comme des crises de nerfs chatouillées.
Bidouille (Nordmann)
Hiver
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